Rémi Macia, auteur de bandes dessinées éditées aux Éditions Dupuis.
J'ai été étudiant à l'école PIVAUT de 2015 à 2019, en section Animation 2D, et aujourd'hui je suis auteur de BD chez Dupuis.
Pourquoi as-tu choisi la section Animation 2D ?
Ce qui m'a fait choisir l'animation, je dirais que c'est une volonté de progresser en dessin, notamment dans la fluidité de mon dessin. Je savais que j'avais l'envie et la capacité de faire de la BD, mais ce que pouvait m'apporter la section animation, c'était quelque chose de différent, que je n'aurais pas pu expérimenter moi-même tout seul chez moi.
L'animation, ça apporte quand même une certaine rigueur, un certain enseignement. Du coup, j'ai commencé en prépa, je suis arrivé là-bas en 2015, parce que je sentais de toute manière que je n'avais pas le background nécessaire pour passer directement en tronc commun, qui est super exigeant, et je ne voulais pas être largué dans ma scolarité.
Qu’est-ce que la formation PIVAUT t’a apporté ?
Je dirais que la formation de PIVAUT m'a apporté de la confiance, beaucoup de confiance, parce qu'en fait, on est entouré de gens très talentueux, ce qui pousse évidemment vers le haut.
Ça m'a aussi apporté beaucoup de rigueur, quelque chose dont je sentais que j'avais besoin, parce que j'étais un jeune artiste sans structure dans ma manière de travailler, et j'avais besoin d'être cadré. L'école m'a notamment apporté ça.
Les rencontres que j'y ai faites sont primordiales pour le reste de ma vie professionnelle; je m'y suis fait des amis, des collègues, j'y ai rencontré mon milieu.
Comment s’est déroulé t’a sortie de PIVAUT ?
À la sortie de mon école, je suis allé au festival d'Angoulême avec mon book sous le bras, allant sur les stands des éditeurs. J'ai demandé à quelqu'un si je pouvais avoir un éditeur, et cette personne était éditeur chez Dupuis. J'ai montré mon travail, et quelques semaines après, pendant le confinement, il m'a contacté, et de là, j'ai créé ma série "Distress" éditée chez Dupuis, sur laquelle je travaille depuis quatre ans.
Quelle était ta matière préférée ?
L'illustration et le concept art sont des domaines qui m'ont toujours attiré, car ils regroupent un peu tout le reste. C'est un travail de création très exigeant et très libérateur, car on peut y exprimer nos différences. Mon projet "Distress" est une chasse aux monstres à Montréal, queer, avec des loups-garous.
J'ai une chance incroyable d'avoir signé une série qui va me durer encore longtemps, et qui est éditée en France, en Belgique, au Luxembourg et au Canada. En gros, c'est un webtoon, une BD qui se scrolle, un format très intéressant et différent de la narration traditionnelle, notamment en France avec la BD papier.
Quelles sont les qualités requises pour faire de la BD ?
Les qualités pour réussir dans ce domaine sont avant tout la rigueur, car c'est un métier solitaire où personne ne va nous prendre la main. Il faut se créer sa place, avoir confiance en soi, mais pas trop non plus, pour être en mesure de changer des choses dans son histoire, et accepter d'avoir une certaine marge de progression et d'erreur.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton métier ?
Être seul maître de son projet, prendre des décisions, c'est quelque chose de fou. Je dirais que si on vient à l'école, c'est pour travailler dur, être critique envers soi-même, gagner de la confiance, des contacts, mais surtout pour se remettre en question. Le côté travailleur de l'école PIVAUT est très positif, car on arrive dans le monde du travail avec une capacité de travail remarquable.