Amélie FABRE, opératrice compositing dans l’animation 2D.
Je m'appelle Amélie FABRE, et je travaille dans l'animation 2D et plus spécifiquement, je suis opératrice compositing. J'ai obtenu mon diplôme à l’école Pivaut en 2015.
En quoi consiste ton métier d’opératrice compositing ?
Je suis responsable de l'assemblage des différents éléments visuels d'un projet d'animation. Globalement, mon travail consiste à intégrer des éléments de décors, des personnages et à ajouter des effets spéciaux. Je m'assure aussi que tous ces éléments se mélangent de manière fluide et cohérente. Je travaille sur des logiciels comme Nuke, After-Effects ou Toon Boom Harmony, qui permettent de créer des effets visuels et d'intégrer différentes couches d'animation. Cela demande une grande attention aux détails, car chaque petite correction ou ajout peut changer l'aspect visuel d'un plan entier.
Quelles sont tes missions principales ?
Les missions d'un opérateur compositing peuvent varier d'un projet à l'autre, mais elles ont toutes un but commun : assurer l'harmonie visuelle du projet. Je suis responsable de l'intégration des différents éléments d'animation sur un plan, en tenant compte des lumières, des ombres, de la profondeur, de la texture et du mouvement. Cela implique parfois de retoucher les couleurs, de corriger des erreurs d'animation ou d'ajouter des effets spéciaux pour donner plus de dynamisme à la scène. Ce qui demande d’être polyvalente. Il est important de s'assurer que la vision du réalisateur est respectée. Le but est de sublimer le travail des autres tout en garantissant une cohérence visuelle entre les différents plans.
Sur quel type de projet travailles-tu ?
Je travaille principalement sur des séries d'animation. L'animation pour enfants, en particulier, est un secteur dans lequel je trouve beaucoup de satisfaction, car chaque projet est une nouvelle aventure créative. Même si je n'ai pas encore eu l'occasion de travailler sur des longs-métrages.
Je suis actuellement intermittente du spectacle, ce qui signifie que je travaille pour différentes sociétés de production, en fonction des projets disponibles. Je suis souvent embauchée par des studios d'animation, soit en tant qu'opératrice compositing, soit comme cheffe compositing. Travailler dans des studios d'animation me permet aussi de me confronter à des projets très variés, ce qui est un excellent moyen de progresser.
Qu'est-ce qui fait la différence entre travailler sur une série ou un long métrage ?
La principale différence réside dans le temps et les ressources allouées. Les longs-métrages d'animation permettent une plus grande liberté artistique, car les studios ont plus de temps pour peaufiner les détails et approfondir chaque plan. Cela implique un niveau de finition beaucoup plus élevé, où chaque image doit être presque parfaite. En revanche, les séries sont produites à un rythme beaucoup plus rapide. Elles sont souvent destinées à un public plus jeune, ce qui signifie que les décors et les personnages doivent être simples et rapidement compréhensibles.
Quelles sont tes aspirations pour l'avenir ?
Je souhaite évoluer davantage dans le domaine de l'animation et diversifier mon expertise. Travailler sur des longs-métrages d'animation est un objectif que je me suis fixé. Cela offre plus de possibilités en termes de créativité et de profondeur visuelle. D’autant que, je m'intéresse de plus en plus à la 3D, et je me suis formée à des logiciels pour m'ouvrir de nouvelles perspectives.
Quelles sont les qualités principales pour exercer ton métier ?
Pour être opératrice compositing, il est essentiel d'avoir un sens aigu du détail et une bonne compréhension de l'image. Les qualités requises sont aussi la patience, la persévérance, ainsi que la capacité à travailler sous pression. Le métier demande aussi de maîtriser les logiciels utilisés dans le domaine, mais aussi d'avoir une certaine sensibilité artistique pour comprendre les choix visuels du réalisateur. Il faut également être adaptable et ouvert à la critique, car le travail est constamment réévalué et modifié pour correspondre aux attentes artistiques du projet.
Qu'est-ce qui te plaît le plus dans ce métier ?
Ce qui me plaît avant tout, c'est l'aspect technique et créatif du travail. J'apprécie particulièrement le processus d'intégration des éléments visuels, en cherchant à rendre chaque plan aussi cohérent et dynamique que possible. Il y a quelque chose de très satisfaisant à voir un projet évoluer, à chaque étape, jusqu'à sa version finale. La possibilité de toucher à de multiples aspects du projet, comme la couleur, l'éclairage et les effets spéciaux, me permet de m'exprimer tout en respectant la vision globale du réalisateur.
As-tu un exemple de challenge que tu as rencontré dans tes années de métier ?
L'un des plus grands défis auxquels j'ai dû faire face a été de travailler sur un projet avec plusieurs logiciels d'animation et de compositing différents. L'intégration des effets visuels tout en garantissant la cohérence entre les logiciels, a exigé une grande capacité d'adaptation. Cela m'a appris à gérer des situations complexes où la solution n'était pas toujours évidente. Mais, à chaque fois, c'est la recherche de solutions créatives qui a rendu ce genre de défi passionnant.
Peux-tu nous parler de ta formation à l’école PIVAUT ?
Après un bac S, j'ai choisi de m'orienter vers des études d'art appliquées avant d'intégrer l'école Pivaut. Cette formation m'a permis d'acquérir des bases solides en design graphique et en animation. J'ai ensuite suivi plusieurs formations professionnelles en parallèle pour perfectionner ma maîtrise des logiciels et des techniques spécifiques à l'animation 2D.
J’ai choisi de me former à l’école Pivaut, car la qualité des formations pratiques était mise en avant, ce qui est un atout majeur pour entrer directement dans la vie active. Elle m'a aussi permis de travailler sur des projets réels dès la première année, ce qui m'a beaucoup aidée à me faire une idée plus concrète de ce que serait ma carrière dans l'animation.
Quel conseil donnerais-tu à ceux qui veulent faire ce métier ?
Je leur dirais de ne jamais abandonner, même si le début est parfois difficile. Ce métier exige beaucoup de patience et de travail acharné, mais les résultats en valent la peine. Il faut aussi être prêt à se former en continu, car les technologies évoluent rapidement. L'animation est un secteur où il est essentiel de rester curieux et ouvert à de nouvelles techniques, tout en gardant son sens de l'observation et de l'adaptation pour chaque projet.